LES OLIVIER EN VOYAGES

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Plus de 10 000 inscrits dans les différents groupes appelant à manifester au Maroc le 20 février prochain : un mouvement social marocain est-il en train de s'organiser sur Facebook ? Pour le moment, cela reste virtuel, mais tout de même virulent. Débats houleux, une contre-manifestation annoncée puis annulée, des menaces... Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, reste cependant calme. « Nous percevons cela avec énormément de sérénité », affirmait-il lors d'un point presse jeudi 3 février. Khalid Naciri est serein quant aux appels à manifester au Maroc Ils ne sont pas anti-royalistes comme il le leur a été reproché, ils revendiquent plutôt une réforme profonde du système politique marocain et de la place que doit y tenir la monarchie. Un régime parlementaire dans lequel le Roi serait souverain mais sans détenir le pouvoir exécutif, une monarchie parlementaire à l'exemple de l'Espagne ou encore du Royaume-Uni, mais aussi tout simplement plus de libertés et moins de corruption. « Ils », ce seraient « des jeunes Marocains qui ont perdu confiance dans les hommes politiques, qui n'agissent que selon leurs intérêts personnels et oublient le peuple et ses préoccupations », explique l'un des initiateurs, Ousama el Khlifi, à l'agence de presse espagnole EFE. Leur mouvement, ils l'appellent « Démocratie et Liberté maintenant ». Plusieurs vidéos ont été postées sur Youtube. Leur premier objectif : rassembler des Marocains pour manifester publiquement dans les rues de plusieurs villes le 20 février prochain. Et ils se sont donnés rendez-vous sur Facebook, dans plusieurs groupes dont le plus grand rassemble plus de 6200 utilisateurs. Des débats houleux sur les réseaux sociaux Sans attendre de voir si autant de personnes vont réellement descendre dans les rues, les discussions s'enflamment dans les groupes créés sur le net. Les efforts pour discréditer les initiateurs du mouvement se multiplient. Un commentaire posté en boucle 'explique' ainsi que ces jeunes voudraient « détruire un pays qui a été créé en 780 », l'auteur « doute qu'ils soient Marocains ». Selon le même auteur leurs pseudos indiqueraient que les jeunes seraient homosexuels, athées, laïc, journaliste raté, juif... Pour finir sur un ton menaçant : « on sait qui vous êtes... ». Au départ, une contre-manifestation avait même été lancée, pour l'amour du Roi Mohamed VI, annoncée pour le 6 février. Une manifestation cependant vite annulée et remplacée par une action Facebook prévue pour le 14, où on demande aux utilisateurs Facebook de changer leur photo de profil par une photo du Roi... Mais à part quelques exceptions (voir par exemple le blog de Reda El Ourouba, qui a également lancé un groupe Facebook, Débat National Marocain, pour appeler à demander des réformes sans troubler l'ordre public) rares sont les internautes qui tentent d'engager une discussion, de répondre aux revendications, de faire valoir des arguments. Les revendications sont considérées comme révolutionnaires et anti-royalistes, alors qu'elles expriment le souhait de voir un réajustement des pouvoirs et non une abolition de la monarchie. Ainsi, deux discours s'affrontent. Les insultes (un « traître », par-ci, un « connard » par-là) et des menaces sont vite lancées... Le gouvernement se prononce...vaguement Mais la pression ne monte pas seulement dans le monde virtuel. Les hautes sphères politiques marocaines commencent à s'exprimer sur de possibles troubles au Maroc. Pour l'instant, ils se veulent rassurant. L'ambassadeur du Maroc auprès de l'Union Européenne a expliqué que le citoyen marocain est immunisé contre des dérives sociales. Le nouvel ambassadeur à Madrid s'est entretenu avec la ministre espagnole des Affaires étrangères à ce sujet mercredi. C'est d'ailleurs la même ministre qui affirmait qu'au Maroc, il n'y avait pas de risque de révolte. Le gouvernement marocain s'est également prononcé. Interrogé sur l'appel à manifester lancé sur Facebook, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Khalid Naciri, a réagi jeudi lors d'un point presse. « Nous percevons cela avec énormément de sérénité », a déclaré M Naciri. Pour ensuite faire écho aux propos de Mme Jiménez : « Le Maroc est un pays qui s'est engagé depuis longtemps dans un processus irréversible de démocratie et d'ouverture de l'espace des libertés ». Selon le porte-parole, « que les citoyens puissent s'exprimer librement, cela ne nous dérange aucunement », mais il nuance quelque peu. « Tant que cela se déroule dans le plein respect des constantes et des intérêts suprêmes et vitaux de notre pays », voilà qui peut être interprété de manière large, s'il le faut. Mais : « Nous n'avons aucune raison de considérer qu'il puisse en être autrement ». Pas de craintes de la part du gouvernement. Mais pourquoi ? M Naciri doit connaître les revendications des manifestants Facebook. Ne leur accorderait-il pas de pouvoir de nuisance ? Ou les considèrerait-il comme légitimes ?

Frederic Schmachtel Copyright Yabiladi.com



05/02/2011
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